Soirée d’exception, vendredi 12 avril,
au château de Musinens
oirée d’exception pour tous les membres de « Renaissance du château de Musinens » qui tenaient à remercier :
- Madame Françoise Schreyer, fille de Jean Touillier, sculpteur à Villes, pour les deux remarquables sculptures qu’elle leur avait offertes,
- et Georges Gueynard, pour une plaque de cheminée qu’il a généreusement restituée au château. Plaque … « vagabonde », millésimée 1780, contemporaine du comte Charles-Joseph de Bouvens et de son épouse née Marguerite-Françoise de Marron, et sauvée d’une décharge de chantier par un artisan dans les années 1960-62.
Janine Saint-Oyant, présidente, se dit très touchée par ces marques de générosité avant de remercier chaleureusement tous les participants.
Puis Jean Robin, montrant les deux œuvres, « Lyre » et « Deux Têtes », d’évoquer « la passion du sculpteur pour la noblesse séculaire du bois, son glissé sous la caresse, la beauté des formes, des galbes, les douceurs et la sensualité d’une approche amoureuse », passion, vision de son art, qu’il a voulu faire partager à des stagiaires pendant plus de quinze ans.
Françoise Schreyer parle ensuite avec émotion de son père décédé en 2006 et vibre encore au bruit sourd du maillet contre la gouge. Il y avait, dit-elle, « amitié entre la main et l’outil et, le geste de l’artiste privilégiant les courbes, savait magnifier la vie intérieure de l’être ». Elle dit enfin son bonheur de contempler ces deux sculptures en ces murs chargés d’histoire
C’est alors Michèle Bouvier, amie de la famille Touillier, ancienne stagiaire, qui fait revivre l’atmosphère studieuse de l’atelier pénétré de l’odeur du bois. Résonnent toujours en elle la parole du maître rappelant la source de son inspiration « venue des profondeurs du Moyen Âge » et sa verve légendaire. Jean « hôte rêvé, plein d’humour et de bonhomie, sa besace pleine de chansons » savait parler « ronde-bosse » mais aussi animer les inoubliables repas préparés avec discrétion par Jeannette, son épouse, pour une vingtaine d’élèves.
Suivent les interventions de Jean-Pierre Fillion, premier adjoint, et de Guy Larmanjat, conseiller général. Tous deux insistent sur l’humanisme de ce grand artiste, sa générosité et sa volonté de transmettre un savoir-faire.
Enfin, Jean-François Terraz présente un montage diaporama, réalisé il y a quelque quarante ans, avec des élèves du Lycée Professionnel. On retrouve alors Jean Touiller chez lui, dans son atelier, avec la voix maîtrisée de celui qui sait, avec ses outils, et ses mains épaisses, et rudes, et pourtant si précieuses.
Ces deux sculptures, cette plaque de cheminée, sont désormais bien, là, en ce château de Musinens, un des rares témoins de notre histoire.
Une soirée d’exception qui se termine dans la bonne humeur avec le verre de l’amitié offert par la Municipalité.