ès 1998-1999, Jean Robin, adjoint à la culture de la mairie de Bellegarde et Jean-François Terraz, professeur d’histoire-géographie au lycée professionnel, activement engagés dans la rédaction du pré-inventaire du canton, envisageaient de faire participer Bellegarde aux festivités commémoratives du 400e anniversaire de la signature du Traité de Lyon. A cette époque, en 1600-1601, la guerre menée par Henri IV contre le duc de Savoie Charles Emmanuel 1er, s’achevait par la défaite de celui-ci. Le roi de France s’emparait alors des différentes régions du futur département de l’Ain. L’objectif était de saisir cette occasion forte pour renouer avec un passé ancien, totalement oublié et ignoré des populations locales, dont le centre était le château de Musinens. Le seigneur résidant de l’époque avait eu, en effet, un rôle majeur dans ces événements qui allaient bouleverser durablement l’histoire et la géographie du confluent Rhône-Valserine.
Dès l’an 2000, le château faisait la page de couverture du « pré-inventaire » [1]. Le 1er mars 2001, un grand repas historique de cent couverts, sur le thème du mariage d’Henri IV avec Marie de Médicis (événement concomitant à la signature du traité), était organisé par la section hôtelière du Lycée professionnel avec l’aide des jeunes couturières des « Métiers de la Mode », d’autres sections de l’établissement, ainsi que de nombreux professeurs de toutes spécialités, tous en costumes d’époque. Des associations bellegardiennes (Archers de la Valserine, Tireurs à l’arme ancienne, chorale « La Villanelle »), un orchestre « Renaissance » de Genève, participaient également à l’événement, dirigés par un metteur en scène et une comédienne professionnels. L’événement était l’un des premiers réalisés sous le patronage des Communautés de Communes du Bassin Bellegardien et du Pays de Gex qui avaient, pour cela, mandaté l’association « Grand Tétras ».
Dans l’année, Bellegarde et les villages alentour accueillaient d’autres manifestations : des conférences, par Alexandre Malgouverné, historien gessien, puis Bernard Demotz, professeur émérite d’histoire médiévale à l’Université Lyon III et de souche bellegardienne ; la frappe de la médaille commémorative du 400e, le revers étant une création d’un élève du Lycée professionnel ; une soirée « Les chorales chantent le 400e » dans la grande salle de Châtillon-en-Michaille ; l’inauguration du « Chemin des Espagnols » à Chézery. Des manifestations traditionnelles comme l’exposition Philavalse des philatélistes, et le « Festival BD dans l’Ain » (le 6e !) de la MJC, se plaçaient également sous la bannière du 400e.
Très encouragés, les initiateurs des premières réalisations, s’entourant d’un groupe enthousiaste, lançaient, dans le même temps, l’idée d’une « Fête du Château de Musinens ». Prévue en juin, celle-ci était reportée en septembre du fait des conditions météorologiques exécrables du printemps. L’élan était donné, à la surprise d’une grande partie de la population qui découvrait à la fois un site et un passé jusque-là bien cachés. Le bilan très positif dressé en fin d’année 2001 incitait le groupe organisateur à se constituer en association sous la bienveillante égide de la municipalité et de son maire de l’époque, le regretté Gérard Armand.
En février 2002, « Renaissance du Château de Musinens » paraissait dans le journal officiel.
JFT